Un Amazon québécois, un projet viable?
- Posted by David Grégoire (Monsieur ECommerce)
- On 2017-04-05
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Salut tout le monde, je voulais écrire un article comme je me spécialise en commerce électronique et puis qu’Alexandre Taillefer a fait une sortie au salon HOP sur le commerce de détail dernièrement au CQCD au sujet de partir un marketplace : un Amazon québécois, pour aider les commerçants d’ici.
Cliquez ici pour consulter l’article sur le sujet.
Moi j’aime beaucoup Alexandre Taillefer parce qu’il est très impliqué dans la communauté, je le respecte comme homme d’affaire, il est impliqué aussi avec Téo taxi et moi-même je suis impliqué dans le monde de la voiture électrique.
Mais je pense qu’il se trompe de cible
Ce n’est vraiment pas le premier à se tromper de cible au Québec pour le commerce électronique.
Il y a eu beaucoup d’initiative de marketplace au Québec dans les dernières années. J’ai fait une petite recherche rapide, il y en avait que je connaissais déjà, il y en avait que je ne connaissais pas.
J’en ai trouvé 5 dans les 3 dernières années qui ont essayé de voir le jour :
- Laplaza.io qui est une plateforme fait en Beauce, qui n’a pas fonctionné.
- lecentredachat.ca
- Shoooping.ca de François Charron avec qui j’ai un bon partenariat avec votre site.ca
- vendenligne.com qui est un truc qui a échoué, il y a quelques années.
- Liki qui a annoncé sa fermeture l’année dernière, qui est un super projet de marketplace Québecois mais qu’il n’a finalement, pas fonctionné.
Qu’est-ce qu’ils ont en commun?
Ils ont essayé de se nicher au Québec et de faire compétition au plus gros marketplace mondial, Amazon. Il y a aussi Ebay, mais c’est quand même Amazon qui est le target la-dedans.
C’est prouvé, les gens quand ils magasinent, ils magasinent pour le prix. Alors, les gens vont sur Amazon.
Quoi faire pour partir un Marketplace?
Il y a plusieurs défis, ça ressemble un peu à se partir un bar.
Quand tu te pars un bar, il y a personne qui va à ton bar. Donc, tu mets une partie des Canadiens à la Télévision, là les hommes y vont, ils ont du fun, et puis là, ils se disent : mais il y a pas de fille ici? Tu entends ça toi, donc, le lendemain, tu fais un Lady’s night. Comme il n’y a pas de game de hockey, il n’y a pas de gars qui y vont, juste des filles… Les filles sont là, ils ont du fun et là elles se disent : bon, il n’y a pas de gars ici.
Le résultat : le lendemain, il y a personne qui retourne à ton bar.
Un marketplace c’est la même affaire : ça te prend des vendeurs et des acheteurs et actuellement c’est qui qui a des vendeurs et des acheteurs? C’est Amazon!
Ce serait quand même facile pour n’importe quel marchand québécois d’aller simplement sur Amazon ou simplement sur Ebay pour vendre leurs produits et ainsi les profits seraient redirigés au moins à une entreprise d’ici…
Parce que oui Amazon est basé à l’étranger, mais on peut aller vendre sur Amazon! Pouvez-vous croire?
Amazon, ce n’est pas un ennemi, ce n’est pas la compétition, c’est une plateforme de vente, c’est un marketplace.
Je connais plusieurs marchands québécois personnellement, et si vous en voulez, envoyez-moi un message et je vais vous mettre en relation avec eux. Je peux même vous mettre en relation avec des gens qui donnent des formations sur comment vendre sur Amazon.
Ici au Québec, c’est possible! Vous avez un magasin? Vous pouvez vendre sur Amazon, ce n’est pas la compétition, c’est une plateforme de vente. Il y en a plein des marketplaces.
Un investissement du gouvernement?
Si notre gouvernement investi dans le projet, alors c’est de l’argent qui va être dépensé à construire un ghetto québécois, et non seulement il va falloir travailler fort pour trouver des marchands qui vont vouloir mettre leurs produits sur le site pour avoir une belle offre pour les clients, mais il va falloir travailler fort pour amener du monde; des consommateurs sur le site internet. Et là, il suffit que le prix ne soit pas bon et les gens vont lâcher la plateforme et n’achèteront pas.
Pourquoi ne pas simplement utiliser Amazon à son avantage?
Ça prend très peu pour qu’un commerçant ait vendre sur Amazon ou Ebay. Ce n’est pas compliqué, n’importe qui peut s’ouvrir un compte sur Amazon et aller vendre.
Ceux qui ont des commerces actuellement, il sont capable d’aller vendre 2-3 produits sur Amazon.
Là, vous allez me dire: “ouais mais, il y a un problème pour le shipping!” Je vous ai sorti des chiffres.
J’ai demandé à un de mes clients de moyenne taille, ce n’est pas un gros joueur, c’est un petit joueur. Il vend des objets de la taille d’une paire de lunette soleil. C’est assez intense les chiffres que vous allez lire.
Disons, qu’il cherche à expédier une paire de lunette soleil à partir de Montréal jusqu’en Europe. Ça va couter 40,59$ avec Poste-Canada.
S’il prend son auto et qu’il traverse les lignes et l’envoie par la poste à partir des États-Unis : c’est 7,60$ pour la même paire de lunette.
Clairement, on est désavantagé en étant ici au Québec, en étant ici au Canada, mais il y a des entreprises qui vont vous aider à faire le shipping à partir des États-Unis. Il y a Amazon où vous pouvez livrer votre stock et qui s’occupe du shipping ailleurs.
Le pire dans tout ça?
Le prix de shipping d’une lunette de soleil de Montréal à la banlieue nord de Québec, si vous êtes un marchand montréalais, que vous voulez expédier une paire de lunette soleil à Sainte-Brigitte de Laval, à 20 minutes du centre-ville de Québec, ça va vous couter 14,74$ avec Poste-Canada, si vous avez un deal.
Par contre, si vous prenez votre voiture, que vous traversez les lignes et que vous allez déposez ça à Freeport, ça va vous couter 3,17$ pour shipper la même paire de lunette à Sainte-Brigitte de Laval.
Je répète : 3,17$ canadien, si vous shippez à partir des États-Unis et 14,74$ si vous shippez à partir du Canada.
Les alternatives?
C’est plate si vous voulez shipper à partir de Montréal, mais la réalité c’est que vous ne pouvez pas dire qu’il n’y a pas d’alternative. Il y en a une alternative, je veux dire : c’est pas compliqué je connais des gens qui le font au Canada et au Québec.
J’en connais plusieurs personnellement qui font du commerce électronique en utilisant les marketplaces, plutôt que de les voir comme étant une compétition, c’est un canal de distribution, c’est un canal de vente.
Alexandre Taillefer, c’est une bonne idée de faire un Amazon québécois, mais ça va prendre combien de dizaine de millions de $ comme tu le disais si bien, et est-ce que ça va marcher?
Pourquoi pas à la place, encourager les entreprises québécoises à vendre sur ses marketplaces-là et à garder au moins l’argent ici. On le sait, il y a 3$ sur 4 dépensés par des québécois sur internet qui est dépensé hors Québec.
Alors voilà, c’était mon opinion sur l’idée d’Alexandre Taillefer de bâtir un marketplace québécois et je respecte beaucoup ceux qui ont essayé par le passé, Laplaza, Lecentredachat.ca, Shoooping, Vendenligne.com, Liki.
Ce sont tous de beaux projets, le problème : ce n’est pas de recruter des marchands, c’est de mettre des produits et d’avoir une grosse offre de produit et de trouver des clients qui ont de l’argent dans les mains et qui veulent acheter.
Amazon actuellement, il a cela. Prenez votre stock et allez le vendre sur Amazon.com.
C’était David Grégoire, pour MonsieureCommerce.com
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